Rôles et missions d’une AVS : tout comprendre pour une collaboration efficace

Depuis 2014, la distinction entre AVS et AESH a bouleversé l’organisation de l’accompagnement en milieu scolaire. Pourtant, la confusion persiste autour des rôles précis attribués à chacun de ces professionnels. Le cadre réglementaire impose des missions variées, souvent ajustées en fonction des besoins de chaque élève et des attentes de l’équipe éducative.

Nombre d’acteurs ignorent encore les différences contractuelles, les critères d’affectation ou les limites d’intervention fixées par les textes officiels. Cette méconnaissance freine parfois la mise en place d’une collaboration efficace, pourtant essentielle pour garantir l’inclusion scolaire.

Comprendre le rôle central des AVS et AESH dans l’inclusion scolaire

Dans les écoles, la présence d’un auxiliaire de vie scolaire (AVS) ou d’un accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH) bouscule les habitudes. L’inclusion ne se limite pas à une question de bonne volonté : elle repose sur un accompagnement humain, quotidien, qui rend possibles l’autonomie et l’apprentissage. L’AVS ou l’AESH ne se contente pas de rester à côté de l’élève. Il ou elle s’implique, observe, ajuste sa posture au fil des besoins, parfois imprévus, souvent évolutifs.

Avant toute affectation, la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) évalue la situation. La Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) décide alors des modalités d’aide et inscrit tout dans un projet personnalisé de scolarisation (PPS), véritable feuille de route partagée par tous. À partir de là, l’AVS ou l’AESH intervient, toujours en dialogue avec l’équipe pédagogique.

Leur présence ne se réduit pas à une série de tâches techniques. Ils participent activement à la construction du PPS, suivent l’élève dans ses progrès, adaptent leur accompagnement aux apprentissages et aux situations sociales. Il faut faire preuve de discernement, d’une capacité à s’adapter, et d’un respect constant des besoins particuliers de chaque enfant.

Voici, de façon concrète, les principales facettes de leur mission :

  • Accompagnement individuel ou mutualisé, en fonction des indications du PPS
  • Soutien à l’autonomie et à l’implication de l’élève dans la vie de la classe
  • Participation active à la vie scolaire, en maintenant le lien avec les familles

À la croisée du pédagogique et du médico-social, ces professionnels permettent à chaque élève de bénéficier d’un parcours scolaire adapté et d’une vie sociale plus riche.

Quelles différences entre AVS et AESH ? Éclairages sur deux fonctions essentielles

Le paysage a changé : la fonction d’AVS s’efface progressivement devant celle d’AESH. Ce glissement s’explique par la volonté d’offrir un accompagnement plus qualifié et pérenne. Dans les faits, AVS et AESH travaillent ensemble, mais avec des statuts distincts. L’AVS, recruté en contrat unique d’insertion (CUI) par le rectorat ou le chef d’établissement, occupe souvent un poste temporaire, sans formation obligatoire. Beaucoup d’AVS voient ce métier comme une étape, avant d’évoluer vers l’AESH ou d’autres horizons du secteur social.

L’AESH (accompagnant des élèves en situation de handicap) est désormais la référence. Recruté directement par l’Éducation nationale, il suit une formation spécifique centrée sur l’accompagnement éducatif et social. Le diplôme d’État d’accompagnement éducatif et social (DEAES) devient un repère, même s’il n’est pas toujours exigé à l’embauche. Ce choix traduit l’engagement des institutions pour un accompagnement plus qualifié et durable.

Fonction Recrutement Contrat Formation
AVS Rectorat ou chef d’établissement CUI, durée limitée Non exigée
AESH Éducation nationale CDD renouvelable, CDI possible Formation spécifique (DEAES recommandé)

Cette évolution structure la politique d’inclusion : passer d’AVS à AESH, c’est affirmer la nécessité d’un accompagnement stable et reconnu au sein de l’école.

Au quotidien : missions, accompagnements et impacts auprès des élèves

Dans la classe, l’auxiliaire de vie scolaire agit main dans la main avec l’enseignant. L’objectif : que chaque élève en situation de handicap puisse suivre les apprentissages à son rythme, sans être mis à l’écart. L’intervention de l’AVS s’appuie sur le projet personnalisé de scolarisation (PPS), élaboré en équipe avec la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) et les professionnels de l’école.

Cette présence se fait parfois discrète mais toujours active : l’AVS aide à manipuler le matériel scolaire, accompagne dans les déplacements, soutient la communication et facilite les interactions. L’accompagnement va bien au-delà de la salle de classe : durant les récréations, pendant les sorties scolaires ou dans les activités collectives, l’AVS veille à encourager l’autonomie sans prendre la place de l’élève.

Concrètement, leur intervention au quotidien se traduit par :

  • Aide à la gestion du matériel : mise à disposition d’outils adaptés, explications quand nécessaire.
  • Contribution à la vie collective : implication dans les activités de groupe, appui pour communiquer avec les autres élèves.
  • Travail en équipe éducative : suivi des objectifs du PPS, échanges fréquents avec l’enseignant et la famille.

Cette coopération rapprochée entre AVS, enseignant, famille et parfois l’équipe de suivi de la scolarisation (ESS) façonne un accompagnement souple, attentif, où chaque progrès compte plus que la performance brute. Les qualités attendues, écoute, patience, adaptabilité, prennent tout leur sens au fil du quotidien.

Homme et adolescent en activité scolaire en plein air

Parents, enseignants, AVS : comment construire une collaboration efficace et bienveillante ?

Pour que l’accompagnement fonctionne, AVS, enseignants et familles forment un véritable trio. Chacun a son rôle, mais c’est la circulation de l’information qui fait la différence. Le projet personnalisé de scolarisation (PPS) sert de socle commun : il fixe les objectifs, détaille les besoins, répartit les responsabilités. La confiance s’installe au fil des rencontres, à mesure que chacun partage ses attentes et ses observations.

Le dialogue direct évite les malentendus. L’enseignant décrit l’évolution scolaire, l’AVS apporte sa vision du quotidien, la famille partage son expérience et ses repères. Cette dynamique permet d’anticiper les obstacles, d’ajuster les méthodes, de rendre l’accompagnement plus fluide.

Plusieurs bonnes pratiques favorisent ce travail collectif :

  • Organiser des réunions régulières pour faire le point ensemble.
  • Faciliter la transmission d’informations : carnet de liaison, échanges spontanés, accueil personnalisé.
  • Mettre en avant l’écoute mutuelle : chaque avis compte et enrichit le projet.

Autour du PPS, l’équipe éducative coordonne les interventions. L’AVS, en lien constant avec l’enseignant et la famille, ajuste son accompagnement au plus près des besoins réels de l’élève. C’est ce collectif, ouvert et flexible, qui donne toute sa force à l’inclusion scolaire. Ici, l’accompagnement humain prend le pas sur les recettes toutes faites, et c’est là que l’école avance, main dans la main, vers une société plus inclusive.

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